• Bien sûr que les robots détruisent des emplois

     

    C'est stupéfiant de voir que des économistes comme Nicolas Bouzou, qui squattent les plateaux de télé de LCI et de BFMTV en ce moment, évacuent avec mépris  la proposition de Hamon de taxer les robots pour compenser la perte de cotisations sociales due à un chômage sans cesse grandissant. Il ne s'agit pas, soit dit en passant, de créer de nouvelles taxes dans un pays qui croule déjà sous les prélèvements (57% du PIB), mais de transférer les cotisations sociales sur les salaires à des cotisations équivalentes, mais sur les robots. Ce qui est une manière de rééquilibrer les plateaux de la balance.

     

    Pensez donc, disent ces économistes médiatiques, si le chômage est endémique depuis des décennies, ce n'est pas la faute du numérique ni des nouvelles technologies, mais parce que nous pauvres Français nous sommes incapables de nous adapter au progrès en marche (en course rapide plutôt). C'est juste un problème de formation, les nanotechnologies par exemple pourraient créer plein d'emplois si seulement on avait des gens formés pour pouvoir les postes ! Ah bon ? Elles sont où les offres d'emplois ? Recherchons 10.000 ingénieurs experts en nanotechnologie, opérationnels immédiatement. Elle est bien bonne ! Divisez ce chiffre par 1000 et vous trouverez peut-être 10 offres d'emploi en France, en cherchant bien.

    Ils feignent de croire qu'à chaque millier d'emplois supprimés à l'apparition d'une mutation technologique, autant d'emplois vont être créés dans la nouvelle filière. Quelle blague ! Dans les années 60 il y avait près de 40.000 ouvriers chez Renault qui travaillaient sur les chaînes de montage à Billancourt. La voiture était fabriquée de A à Z avec des ouvriers, dotés d'outils qui vissaient, ajustaient, peignaient... Maintenant les ateliers de fabrication sont quasiment vides dans les usines Renault, avec une dizaine de péquins pour vérifier que tout se passe bien. Alors, y a-t-il 40.000 informaticiens, de roboticiens chez Renault qui ont remplacé tous ces ouvriers ? Évidemment pas ! Il y en quelques dizaines tout au plus, et qui sont sûrement très bien payés. Quel est le solde de cette robotisation en termes d'emplois dans notre exemple ? Entre 39000 et 39500 emplois perdus, tout simplement. C'est bien le but de la robotisation, non ? De démultiplier la capacité de production avec un minimum de salariés. Plus de grèves, plus de problèmes de management de personnel, plus besoin de personnel pour encadrer tous ces ouvriers non qualifiés... 

    Alors le revenu universel ça demande peut-être à être affiné pour être applicable, mais ça a du sens. Parce que le vieux modèle de pensée fondé sur la croissance perpétuelle et le plein emploi perpétuel, ça a du plomb dans l'aile. Ça ne marche plus, ça a juste été adapté aux années de croissance et de plein emploi d'après guerre, les fameuses trente glorieuses, quand il a fallu tout reconstruire après que la guerre avait tout détruit.


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