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Tiens, tes aggios
Ce tag trouvé sur une agence bancaire de Toulouse qui a été vandalisée résume l’état d’esprit de ceux qu’on appelle d’un terme méprisant « les casseurs ». Et cet état d’esprit, c’est l’exaspération. On est loin d’une violence gratuite exercée par de jeunes bourgeois dans le cadre d’une idéologie anarchiste post soixante-huitarde. Ces casseurs ne sont en définitive que des gens ordinaires, en prise aux difficultés de l’existence, victimes du chômage ou d’emplois précaires et sous-payés. Des gens pris à la gorge par les banques et les organismes de crédit, qui gagnent beaucoup plus d’argent avec les mauvais payeurs qu’avec les bons, car cela leur permet d’appliquer ces fameux aggios, ou de saisir les biens (immobilier, voiture) à des prix défiant toute concurrence, pour les revendre ensuite au prix du marché.
La violence des rues ne fait que répondre à cette violence institutionnelle et légale du pouvoir économique, qui régente à présent toute la société, qui dépasse les nations grâce à des institutions comme l’Europe qui permet de s’affranchir des contingences démocratiques. On l’a bien vu lors du référendum de 2005, qui a été tout simplement annulé et revoté au Parlement parce que les Français, ces bougres d’imbéciles, avaient mal voté. Voilà ce qu’est cette démocratie dont on nous rebat les oreilles, alors ne nous étonnons pas qu’il y ait un retour à la démocratie directe, celle de la rue, celle des pavés dans les vitrines des banques.
Le pouvoir a bien raison de s'inquiéter, car ces manifestations de violence désespérée sont peut-être les prémices d'un vaste mouvement de la population tout entière, visant à redéfinir les règles du jeu social, on appelle ça je crois une Révolution.
Tags : violence, aggios, rue
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